Gafsa : Les cinéphiles sont orphelins !

 

La ville de Gafsa, autrefois animée par les lumières scintillantes d’une salle de cinéma, se retrouve aujourd’hui plongée dans l’obscurité culturelle. Depuis des années, les cinéphiles locaux sont orphelins de cet espace qui était autrefois le refuge de l’évasion cinématographique.

La tragédie a commencé lorsque l’unique salle de cinéma a été démolie pour laisser place à une grande surface. Ce geste, apparemment motivé par des considérations économiques, a porté un coup de massue à l’activité culturelle dynamique qui existait autrefois. Les murs, jadis vibrants des rires, des applaudissements et des murmures passionnés devant l’écran, ont cédé la place à des étagères de produits de consommation.

Les cinéphiles de Gafsa, naguère habitués à se retrouver régulièrement pour partager leur passion commune, se sont retrouvés dispersés. L’absence d’un lieu central dédié au cinéma a, non seulement, éteint la flamme de la communauté cinéphile, mais a également laissé un vide palpable dans le tissu culturel de la ville.

Au-delà de la disparition du cinéma à Gafsa, résonne également le silence poignant de la maison de la culture, autrefois vibrant de rires enfantins et de moments familiaux mémorables. Jadis, cette institution culturelle organisait des projections de films pour les enfants chaque matinée de dimanche, créant ainsi un rendez-vous hebdomadaire apprécié par les plus jeunes et leurs parents. Les échos joyaux qui résonnaient dans les couloirs de la maison de la culture ont cédé la place à une atmosphère d’abandon, exacerbant le manque de diversité culturelle dans la ville.

L’unique salle de cinéma a été démolie pour laisser place à une grande surface au centre de la ville de Gafsa.

La disparition de ces projections hebdomadaires a privé les enfants de Gafsa d’une expérience cinématographique éducative et divertissante, tout en créant un vide dans l’agenda culturel. Cette pause dans la programmation cinématographique au sein de la maison de la culture symbolise non seulement la perte d’une tradition appréciée par les chérubins, mais également la nécessité urgente de rétablir des espaces culturels dédiés pour préserver le tissu social et artistique de la communauté locale.

Les conséquences dépassent le simple divertissement. Les salles de cinéma ne sont pas seulement des lieux de projection, mais des espaces où naissent les discussions et les réflexions. La disparition de cet espace a fait de Gafsa un désert culturel, privant ses habitants d’une plateforme essentielle pour la créativité et l’expression artistique.

Face à cette réalité, la question se pose : comment raviver la flamme cinéphile à Gafsa ?

La communauté, avec le soutien des autorités locales, pourrait explorer des solutions alternatives telles que des projections en plein air, des festivals de cinéma temporaire, ou même la création d’une salle de cinéma indépendante. Il est à rappeler que le comité d’organisation du Festival international El Borj de Gafsa programmait, dans le temps, des soirées dédiées aux cinéphiles, mais à leur grand dam, ils furent ignorés lors des dernières sessions.

C’est un défi à l’âme culturelle de la ville, un appel à l’action pour restaurer un élément vital de son identité. Les mordus du 7e art à Gafsa sont actuellement orphelins, mais l’histoire ne doit pas s’arrêter là. L’éveil culturel peut être la lumière qui transcende l’obscurité actuelle.

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